Partie 1
J'entre ici dans la durée. Je m'installe ici pour rester.
Je vais forcer la discipline, essayer. J'ai toujours écrit des "journaux", mais de façon si sporadique, si éclatée. Il faut... il est vital... je dois m'y astreindre. L'avenir me donnera raison. Vraiment ?
Ces dernières années ont glissé sur moi, en arrachant des lambeaux... de peau, d'âme, d'esprit, comme des bouts d'un continuum qui cherche à s'arrimer, inexorablement, à contre-courant.
Comme il est étrange de revivre ces boucles, ces pirouettes temporelles, sur un rythme chaotique. Karma ? Il est facile de disserter pour les autres, beaucoup moins sur soi. Qu'importe : d'une solitude à deux, presque confortable, nous voici de nouveau dans l'unité, celle qui n'est plus fusion par définition... celle qui nous dépose devant le désert de notre enfer, sur l'aridité d'un chemin sans repère, d'une direction inconnue, d'une redéfinition des instants, des émotions.
8 saisons et quelques passent, et c'est comme une amertume qui s'est échouée, sur le rivage de ma vie en stase.
Habitudes, mélancolie, refrains et improvisations en dissonances. La vie se déploie, processus inébranlable, avec ce couac dans la partition, ce caillou dans la chaussure qui fait de chaque avancée une caricature, tel un pantin désarticulé. Une mélodie désaccordée.
J'arrive donc ici, pour exorciser, extirper l'excroissance, guérir l'âme... la recouvrer.
Je dois juguler ces tristes circonvolutions, faire naître de nouveaux rebonds, croire, espérer... triompher !
Je vous promets d'essayer. Si, si...
Au pire, je serais là encore et encore, prisonnier d'une quadrature d'un cercle infernal, à rabâcher... au mieux, je serais équilibriste, entre les émotions de la vie, mais bravant l'instabilité avec ferveur ; l'étendard du désir, de l'envie, levé fièrement pour fendre la sinistrose, la glue des gens, la glue des choses.
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